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Dans la vie humaine, il arrive souvent que des événements heureux ou malheureux conduisent à se poser la question : « Pourquoi ? ». Des décisions importantes à prendre, des réorientations dans la vie professionnelle, des succès ou des échecs, l’expérience de conflits, l’annonce d’une maladie grave, le décès d’un proche, la révolte des ados : autant d’occasions où émergent des interrogations sur le sens de la vie que le quotidien estompe souvent.
Où allons-nous ? Où va notre terre ? Quelle humanité pour demain ? Des relations difficiles avec les voisins, la violence dans certains quartiers, la difficulté de trouver un emploi ou tout simplement de quoi vivre et survivre, l’exploitation des richesses naturelles jusqu’à leur épuisement, la faim qui décime des populations entières, la mondialisation de l’économie, la marchandisation à outrance, le développement des technologies, la lutte pour la démocratie et la défense des droits humains, la recherche de plus d’égalité : on ne peut échapper aux questions fondamentales que suscitent les évolutions de la vie en société. À moins de s’isoler complètement et de se planter la tête dans le sable comme l’autruche qui prend peur devant l’obstacle.
Ces questions sur le sens de la vie méritent qu’on s’y arrête. L’existence humaine se présente comme une énigme : pourquoi ne pas oser l’habiter, y compris avec le non-sens et l’absurde, et prendre du temps pour y dire notre propre parole ?
Le sens de la vie se construit personnellement et collectivement. Mais en même temps, il se reçoit des autres, de notre famille, de nos origines, de nos enracinements, de notre sexe, de nos appartenances à une religion et à une culture, de nos références à des philosophies. On est né quelque part et c’est à partir de ce lieu-là que nous découvrons nos différences.
Le chemin proposé dans nos démarches de formation ne connaît pas sa destination. Car personne ne peut avoir la prétention de savoir ce qu’est le sens de la vie. Il se cherchera et se dessinera au gré des découvertes, des imprévus, des questions, des interpellations, des réflexions que chacun, chacune, apportera. Dans l’écoute respectueuse les uns des autres, dans la mise en commun des savoirs et des richesses humaines du groupe. Dans la recherche collective pour comprendre les événements et les situations. Dans la découverte des différences et des divergences. Dans la parole murmurée et l’écriture hésitante. Dans la convivialité.
L’espoir, c’est que ce chemin de formation parcouru en groupe pourra conduire chacun et chacune à mieux se situer et à devenir davantage sujet et acteur dans sa vie personnelle et dans la société.
Dans les formations qu’organise le Cefoc, les participants s’interrogent sur le sens que peut prendre la vie humaine. La vie de chacune et de chacun, la vie collective, le vivre-ensemble, le sens du bien commun.
Poser la question du sens ne suppose pas imposer un sens, ni vouloir un sens unique. Poser la question ouvre à la conscience que ce sens est pluriel, qu’il est à construire à travers la diversité de nos enracinements, de nos origines, de nos traditions et de nos convictions.
S’interroger sur le sens de la vie, c’est mettre en œuvre ses capacités à changer ses propres conditions d’existence et à transformer la société pour qu’elle soit plus juste et plus démocratique, c’est aller à contre-courant du fatalisme, du sentiment d’impuissance face aux situations d’aujourd’hui.
Maurice Bellet l’exprimait pour les vingt ans du Cefoc : « Former des gens dans un travail de groupe leur permet de s’éveiller, de tenir leur propre parole, de penser. Apprendre à penser, parce que la pensée est menacée aujourd’hui, c’est la tâche révolutionnaire par excellence. »